\»Mi intención es simplemente seguir los pasos de algunos grandes nombres y grandes acontecimientos del Imperio, para mostrar los monumentos, placas conmemorativas o simplemente los lugares que han sido marcados por grandes y no tan grandes personas.\»
Réplica en azulejo del famoso cuadro de Daoíz y Velarde, en la Plaza España, en Sevilla (a) |
ENTREVISTA
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Monumento a los defensores de Gerona (b) |
● El Rincón de Byron: ¿Cómo comenzó tu interés, o es mejor hablar de pasión por la época napoleónica? Algún autor escribe sobre la época napoleónica porque considera que aún se contemplaba cierta caballerosidad en el conflicto, la última guerra “civilizada” por llamarlo así… ¿también tienes esa visión de la época napoleónica?
Dominique Timmermans: \»De hecho, primero me fascinó la historia militar en general. Por mi padre, y luego por una visita al león de Waterloo cuando tenía siete años. También estoy bastante familiarizado con las dos guerras mundiales, comencé por dicha época, y también tengo un interés especial en la guerra de 1870-71. Todo el período 1789-1914 es de gran interés.
No sé si la guerra de esa época era más \»civilizada\» que la siguiente. No lo creo. Solo hay que mirar lo que pasó en España… Entonces no tengo esa visión. Para mí, el período es particularmente interesante porque es el choque entre las ideas de la Ilustración y las antiguas monarquías de derecho divino. Antes, era solo un choque de países, de reinos. Con la Revolución Francesa, se convierte en un choque de ideas.\»
Je ne sais pas si la guerre à cette période était plus \»civilisée\» que celle d\’après. Je ne crois pas. Il suffit de voir ce qui s\’est passé en Espagne… Je n\’ai donc pas cette vision de la chose. Pour moi, la période est particulièrement intéressante parce que c\’est l\’affrontement entre les idées des Lumières et les anciennes monarchies de droit divin. Avant, c\’était uniquement un affrontement de pays, de royaumes. Avec la Révolution française, cela devient un affrontement d\’idées.\»
(D.T.): \»Pour moi, la première chose est de connaître pour pouvoir préserver. Ma priorité actuelle est donc la rédaction du Guide Napoléon. Il faut savoir où sont les monuments, avant de pouvoir les préserver. Cette tâche d\’inventaire est primordiale. Je ne crois pas qu\’il y ait des caractéristiques essentielles qui diffèrent beaucoup. La préservation de l\’héritage napoléonien est comparable à la préservation des autres éléments de notre patrimoine. Seulement, plus c\’est un ancien, plus c\’est difficile. Et ici, il s\’agit quand même d\’événements d\’il y a plus de deux siècles.\»
(D.T.): \»Casi siempre es iniciativa nuestra, como puedes ver en los archivos de intervención en la web de nuestra asociación. Pero sucede que los ayuntamientos nos contactan, sobre todo pequeñas localidades o aldeas. En muchos casos, la acogida de los municipios es bastante positiva. A veces incluso se alegran de que les revelemos la existencia de la tumba de una persona importante en su aldea, ¡así que no lo sabían! De todos modos observamos que cuanto más pequeño es el pueblo, más lo quiere conservar. Este es (mucho) menos el caso en las grandes ciudades. A menudo, se quiere rentabilizar el espacio y por eso se destruyen tumbas antiguas.\»
(D.T.): \»C\’est presque toujours notre initiative, comme vous pouvez le voir dans les dossiers d\’intervention sur le site de notre association. Mais il arrive que des municipalités nous contactent, surtout de petites villes ou villages. Dans de nombreux cas, l\’accueil des municipalités est assez positif. Parfois même, ils sont contents que nous révélions l\’existence de la tombe d\’une personne importante de leur village, donc ils n\’avaient pas connaissance! Nous remarquons quand même que, plus le village est petit, plus on veut préserver. C\’est (beaucoup) moins le cas dans les grandes villes. Souvent, on veut rentabiliser l\’espace et on détruit donc les tombes anciennes.\»
Placa conmemorativa de Álvarez de Castro (c) |
● (E.R.B.): Una parte significativa de las actividades de la ACMN hace referencia a la conservación de monumentos funerarios y lápidas de oficiales napoleónicos, que entraña un tratamiento más singular al tratarse de restos humanos. En líneas generales qué proceso seguís hasta realizar la restauración? ¿Las familias contactan con vosotros o sois vosotros quienes os ponéis en contacto con los descendientes?
(D.T.): \»Pas seulement des officiers, les tombes de l\’époque sont tellement rares que nous ne faisons pas de distinction de grade. En fait, on ne peut pas y toucher sans l\’accord de la municipalité, c\’est pourquoi nous écrivons toujours à la mairie. Celle-ci vérifie alors s\’il y a des ayants droits, donc de la famille, ou non. S\’il n\’y en a plus, la mairie peut reprendre la tombe et l\’entretenir, la restaurer, ou nous permettre de le faire. Le problème est toujours le même, l\’argent est le nerf de la guerre. Notre association n\’a pas beaucoup de moyens et si nous devons faire appel à une entreprise, cela coûte très cher. Il y a également eu des cas où la restauration s\’est effectuée en collaboration avec la famille.\»
(D.T.): \»Este es un problema fuertemente ligado a la docencia en general y a la enseñanza de la historia en particular. Como esto ya casi no se enseña, o incluso se desacredita, no es de extrañar que haya desinterés por parte de la población, o incluso hostilidad. Por su ignorancia y falta de pensamiento crítico, la gente juzga el pasado según los criterios del presente.
(D.T.): \»C\’est un problème qui est grandement lié à l\’enseignement en général et à l\’enseignement de l\’histoire en particulier. Comme celle-ci n\’est presque plus enseignée, ou même discréditée, il n\’est pas étonnant qu\’il y ait un désintérêt de la part de la population, ou même une hostilité. Par leur ignorance et leur absence d\’esprit critique, les gens jugent le passé avec les critères de maintenant.
Ce que vous dites est en effet à craindre, je suis tout à fait d\’accord. Le vandalisme vient parfois même des pouvoirs publics eux-mêmes, quand ils décident de déboulonner des statuts. Ainsi, il n\’est absolument pas sûr que la statue équestre de Napoléon à Rouen retrouvera sa place.\»
(D.T.): \»Normalmente, en mi opinión, este tipo de restauración debe ser ante todo responsabilidad del Estado. No sé si el Estado delega esto en el sector privado para descargarlo y ahorrar, o para permitir que el sector privado contribuya. Deberíamos preguntarles. Pero ciertamente este no es un caso único, regularmente hay este tipo de solicitudes: ha habido algunas para restaurar Longwood (en Santa Helena), para restaurar Vizir (el caballo de Napoleón), etc. Seguramente este no es un caso único.\»
(E.R.B.): Nous constatons que, récemment, l\’initiative a été lancée pour la restauration d\’un monument très important tel que le tombeau de Napoléon, à l\’Hôtel des Invalides à Paris, parrainé par la Fondation Napoléon et le Musée de l\’Armée, sous la formule d\’une collecte de fonds publics. Ce type d\’initiative, ne pensez-vous pas que cela montre que les Administrations ne s\’intéressent pas autant qu\’il n\’y paraît à la préservation de leurs monuments, ou s\’agit-il d\’un cas unique et spécial pour avoir adopté cette formule?
(D.T.): Normalement, selon moi, ce type de restauration devrait avant tout entièrement incomber à l\’État. Je ne sais pas si l\’État délègue cela au privé pour s\’en décharger et des économies, ou pour permettre au privé de contribuer. Il faudrait le leur demander. Mais ce n\’est sûrement pas un cas unique, il y a régulièrement ce genre de demandes : il y en a eu pour restaurer Longwood (à Sainte-Hélène), pour restaurer Vizir (le cheval de Napoléon), etc. Ce n\’est dont sûrement pas un cas unique.
(D.T.): \»Soy el vicepresidente de ACMN, soy un simple miembro del comité de Waterloo. También fui el último presidente de la Asociación Franco-Europea de Waterloo. De hecho, conozco bien el campo de 1815 porque soy belga y no vivo tan lejos del lugar, pero no es mi \»especialidad\». Hay personas que están hiperespecializadas en 1815, pero que no tienen ningún interés en las otras campañas de Napoleón. Encuentro que este no es el enfoque correcto. Todo el período es interesante y forma un todo. Personalmente, tengo un interés particular en la campaña de 1813, porque casi siempre se pasa por alto en silencio y, por lo tanto, se estudia muy poco. También conozco bastante bien la campaña de 1809.
Personalmente, encuentro que esta campaña, y más particularmente su última batalla, tiene un interés mediático desproporcionado, incluso si es la batalla la que sella el destino de Napoleón. Para esta campaña, los tres grandes comandantes cometieron graves errores. La victoria estuvo del lado de quienes los cometieron en menor medida. Es obvio que la elección de Soult como Jefe de Estado Mayor (Mayor General del Ejército) fue una elección desafortunada. Napoleón se privó de Davout porque quería evitar a toda costa la repetición de los hechos de 1814 en París. Necesitaba a alguien políticamente confiable. Pero solo tenía un Davout. Muchas opciones resultaron ser errores después del hecho, ¡pero no se podía saber en ese momento!\»
(E.R.B.): En tant que vice-président (ACMN) des Amis de Ligny et du Comité de Waterloo, nous supposons que vous aurez un intérêt particulier pour la campagne de 100 jours en Belgique. Pourquoi pensez-vous que cette bataille a eu les retombées médiatiques et historiques dont elle a bénéficié jusqu\’à ce jour? Napoléon, bien qu\’il soit numériquement défavorisé, a montré qu\’il avait de sérieuses options pour vaincre le contingent allié et entrer à Bruxelles. Quelles raisons fondamentales l\’ont empêché? Pensez-vous que l\’un des facteurs pourrait être l\’élection des principaux commandants subordonnés, qui a laissé de côté les généraux du calibre de Davout ou de Suchet?
(D.T.): Je suis vice-président de l\’ACMN, je suis simple membre du comité de Waterloo. J\’ai aussi été le dernier président de l\’Association Franco-européenne de Waterloo. En fait, je connais bien la campagne de 1815 parce que je suis belge et que je n\’habite pas si loin des lieux, mais ce n\’est pas ma \»spécialité\». Il y a des gens qui sont hyperspécialisés sur 1815, mais qui ne s\’intéressent absolument pas aux autres campagnes de Napoléon. Je trouve que ce n\’est pas la bonne approche. Toute la période est intéressante et cela forme un tout. Personnellement, j\’ai \’ai un intérêt particulier pour la campagne de 1813, car elle est presque toujours passée sous silence est donc fort peu étudiée. Je connais également plutôt bien la campagne de 1809.
Je trouve personnellement que cette campagne, et plus particulièrement sa dernière bataille, ont un intérêt médiatique disproportionné, même si c\’est la bataille qui scelle le destin de Napoléon. Pour cette campagne, les trois grands commandants ont commis de graves erreurs. La victoire a été du côté de ceux qui en ont commis un peu moins. Il est évident que le choix de Soult comme chef d\’état-major (major-général de l\’armée) était un choix malheureux. Napoléon s\’est privé de Davout parce qu\’il voulait à tout prix éviter la répétition de 1814 à Paris. Il lui fallait quelqu\’un de fiable politiquement. Mais il n\’avait qu\’un Davout. Beaucoup de choix se sont avérés des erreurs après coup, mais on ne pouvait le savoir au moment même!\»
(D.T.): \»De hecho, todo nació de una calumnia de los historiadores ingleses del siglo XIX, incluido Siborne, que quería convertirla en una victoria exclusivamente inglesa, minimizando así fuertemente la contribución prusiana y devaluando la contribución de los otros aliados en el ejército de Wellington. más particularmente belgas, pero también holandeses. Esto continúa incluso hoy, cuando vemos cómo ciertos \»historiadores\» ingleses, como Cornwell, ridiculizan al Príncipe de Orange. Sin embargo, desde entonces se ha demostrado que este no fue el caso. Solo un regimiento desertó en Waterloo, los húsares de Cumberland. Para ocultar esta vergüenza, los ingleses prefirieron decir que eran belgas.
De hecho, se debe saber que en 1815 había tantos belgas en el lado de la coalición como en el lado francés. Sin embargo, la gran diferencia radica en que, por el lado de la coalición, había unidades integradas íntegramente por belgas, mientras que por el lado francés, los soldados nativos de nuestras provincias estaban distribuidos en todos los regimientos, como había sido el caso en 1795-1814. Por tanto, no había regimientos belgas en el lado francés. Por lo tanto, podemos decir, y a menudo lo olvidamos, que la campaña de 1815 fue para los belgas una guerra civil.
¿Los ciudadanos belgas y holandeses actuales? No. Ciertos ciudadanos, seguramente, pero ya deben estar interesados en la historia. Los holandeses no olvidan que su primer rey fue, sin embargo, Luis, hermano de Napoleón. Tienen buenos recuerdos de él, porque hizo mucho por su pueblo, ¡llegando incluso a defender los intereses de su pueblo contra su hermano!\»
(E.R.B.): Une question qui semblait controversée il y a des années était la conduite des territoires militaires néerlandais ou belges qui avaient combattu avec Napoléon, faisant désormais partie de l\’armée alliée pendant la campagne de 100 jours, peut-être en raison des déformations des historiens précédents de certains des pays concernés. Loin d\’alimenter les controverses passées, pourriez-vous expliquer à nos lecteurs hispanophones, la véritable dimension du comportement de ces troupes lors de la campagne de 1815? Les citoyens belges et néerlandais actuels sont-ils conscients de cet héritage historique?
(D.T.): \»En fait, tout est né d\’une calomnie des historiens anglais du XIXe siècle, dont Siborne, qui voulaient en faire une victoire exclusivement anglaise, minimisant donc fortement la contribution prussienne et dévalorisant la contribution des autres alliés dans l\’armée de Wellington, plus particulièrement des Belges, mais aussi des Hollandais. Cela continue encore de nos jours, quand on voit comme certains \»historiens\» anglais, comme Cornwell, ridiculisent le prince d\’Orange. Or, il a bien depuis lors été démontré qu\’il n\’en était rien. Un seul régiment a déserté à Waterloo, ce sont les hussards de Cumberland. Pour cacher cette honte, les Anglais ont préféré dire qu\’il s\’agissait de Belges.
En fait, il faut savoir qu\’il y avait en 1815 environ autant de Belges du côté coalisé, que du côté français. Seulement, la grosse différence réside dans le fait que, du côté coalisé, il y avait des unités entièrement composées de Belges, tandis que du côté français, les soldats natifs de nos provinces étaient répartis dans tous les régiments, comme cela avait été le cas en 1795-1814. Au Il n\’y avait donc pas de régiments belges du côté français. On peut donc dire – et on l\’oublie souvent – que la campagne de 1815 est pour les Belges une guerre civile.
\»Les citoyens belges et néerlandais actuels\» ? Non. Certains citoyens, sûrement. Mais il faut déjà qu\’ils s\’intéressent à l\’histoire. Les Néerlandais n\’oublient pas que leur premier Roi fut quand même Louis, le frère de Napoléon. Ils en ont gardé un assez bon souvenir, car il a beaucoup fait pour son peuple, allant jusqu\’à défendre les intérêts de son peuple contre son frère!\»
Restauración del monumento francés \»A los soldados franceses muertos en Hougoumont\»
(granja de Goumont, Bélgica). (26-27/10/12)
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(D.T.): \»Seguramente se puede criticar a Napoleón por sus decisiones políticas. Pero lo hacemos con dos siglos de retrospectiva, con lo que sabemos ahora, sabiendo lo que pasó. Sin embargo, en ese momento, por supuesto, no lo sabíamos. No podemos juzgar la historia con el conocimiento del desarrollo posterior.
Para Rusia, Napoleón fue arrastrado lejos, hasta Moscú, a pesar de su voluntad. No olvidemos que, al comienzo de la campaña, solo se trata de una \»segunda campaña polaca\», ¡nunca de una campaña rusa! La primera había acabado en Friedland, el objetivo de la segunda tenía que ser similar. ¡Más tarde se convirtió en la campaña rusa! Eso lo sabemos ahora. De hecho, como tú dices, en la primavera de 1812, había 300.000 soldados rusos concentrados en la frontera polaca, con sólo 100.000 soldados franco-polacos en el otro lado.
Para España, se aprovechó de las disensiones dentro de la familia real española, pero no podía adivinar que se vería arrastrado a una guerra tan larga y mortal. También creía que iba a ser recibido por personas que quisieran abrirse a las ideas de la Ilustración. Pero había muy pocos afrancesados. Y el peso de la iglesia todavía era demasiado grande. Lo paradójico es que la Constitución de Cádiz de 1812 iba precisamente en la dirección de una mayor libertad para la población, pero en una perspectiva nacionalista, por tanto contra el invasor. Irónicamente, tras su restablecimiento al trono, Fernando VII ejerció una terrible represión precisamente contra aquellos que le habían devuelto el trono, simplemente porque exigían un poco más de libertad y exigían que Fernando respeta su palabra y la Constitución.
Otra ironía trágica y cruel de la historia: cuando estos mismos liberales se levantaron en 1823, fue el ejército francés (de Luis XVIII) el que vino a reprimir este levantamiento. Sin embargo, encontramos en las filas de este ejército francés (los Cien Mil Hijos de San Luis) muchos soldados y oficiales franceses que vinieron bajo el mando de Napoleón para traer las ideas que vinieron a aplastar en 1823. Hay que ver los nombres de los comandantes franceses: Oudinot, Moncey, Molitor, Bordesoulle, etc…\»
(E.R.B.): Outre la campagne de 100 jours, il existe d\’autres campagnes napoléoniennes intéressantes pour l\’amateur, comme les campagnes d\’Italie, celles de 1805 ou 1806, qui ont donné une dimension extraordinaire à la figure du commandant militaire napoléonien. D\’un autre côté, ses invasions du Portugal et de l\’Espagne d\’une part, et surtout sa campagne ratée contre la Russie ont été décisives pour sa chute. Dans le cas de la Russie, on pourrait affirmer que déjà en 1811, les Russes se préparaient à envahir la Pologne, avec laquelle un acte belliqueux serait justifié, plus douteux dans le cas de l\’Espagne, puissance en décomposition, avec d\’importants problèmes sociaux et économiques. Ne pensez-vous pas que le Napoléon politique au pouvoir n\’avait à aucun moment la vision ou la compréhension dont il avait fait preuve comme général sur le champ de bataille?
(D.T.): \»On peut sûrement critiquer Napoléon pour ses décisions politiques. Mais on le fait avec deux siècles de recul, avec ce que l\’on sait maintenant, sachant ce qui est arrivé. Or, à l\’époque, on ne savait bien sûr pas. On ne peut juger de l\’histoire avec la connaissance du déroulement postérieur.
Pour la Russie, Napoléon a été entraîné au loin, jusqu\’à Moscou, en dépit de sa volonté. N\’oublions pas que, au début de la campagne, il n\’est jamais question que d\’une \»deuxième campagne de Pologne\», jamais de campagne de Russie ! La première s\’était arrêtée à Friedland, le but de la deuxième devait être semblable. C\’est devenu la campagne de Russie ultérieurement ! Ca, on le sait maintenant. En effet, comme vous dites, au printemps 1812, il y a 300.000 troupes russes massées à la frontière polonaise, avec seulement 100.000 troupes franco-polonaises, de l\’autre côté.
Pour l\’Espagne, il a profité des dissensions au sein de la famille royale espagnole, mais il ne pouvait pas deviner qu\’il se ferait entraîner dans une si longue guerre, si meurtrière. Il croyait aussi qu\’il allait être accueilli par des gens qui voulaient s\’ouvrir aux idées des Lumières. Mais il y eut trop peu d\’afrancesados. Et le poids de l\’église était encore trop important. Ce qu\’il y a de paradoxal, c\’est que la Constitution de Cadix de 1812 allait précisément dans le sens d\’une plus grande liberté pour la population, mais dans une optique nationaliste, donc contre l\’envahisseur. L\’ironie de la chose c\’est que, après son rétablissement sur le trône, Ferdinand VII a exercé une terrible répression précisément contre ceux qui lui avaient rendu son trône, tout simplement parce qu\’ils demandaient un peu plus de liberté et demandaient que Ferdinand respecte sa parole et la Constitution.
Autre ironie tragique et cruelle de l\’histoire : quand ces mêmes libéraux se sont soulevés en 1823, c\’est l\’armée française (de Louis XVIII) qui vient réprimer ce soulèvement. Or, on trouve dans les rangs de cette armée française (les Cent Mille Fils de Saint Louis) de nombreux soldats et officiers français qui étaient venus sous Napoléon apporter les idées qu\’ils venaient écraser en 1823 ! Il faut voir les noms des commandants français : Oudinot, Moncey, Molitor, Bordesoulle, etc…\»
Placa conmemorativa del mariscal Jean Lannes (f) |
● (E.R.B.): Kevin F. Kiley tiene un interesante libro , “Once there were titans”, en el que describe que Napoleón aparte de sus cualidades tuvo la “suerte” de tener bajo su mando a un grupo de comandantes muy competentes que en algunos casos dieron aún más brillo a sus triunfos. ¿Cuáles son en tu opinión los dos o tres mejores generales o mariscales que sirvieron bajo Napoleón? ¿Podrías darnos también tus preferidos de entre las potencias aliadas principales, Gran Bretaña, Austria, Rusia y Prusia?
Del lado de la coalición, para los británicos: Nelson, por supuesto, Moore y Wellington. Para los austriacos, el archiduque Carlos, sin duda. Por Rusia, Bagration, Barclay de Tolly y Kutuzov. Para Prusia, Scharnhorst, que no pudo mostrarlo, pero que creó el ejército prusiano, Gneisenau y Blücher.\»
(D.T.): \»Napoléon a disposé d\’une formidable arme de guerre : la Grande Armée. Mais cette armée a été construite, ou plutôt perfectionnée (par lui), au camp de Boulogne, sur base de l\’armée héritée de la Révolution, une armée aguerrie. Bon nombre de ses officiers (dont ses maréchaux) avaient également fait leurs armes dans les guerres de la Révolution. Napoléon a donc en partie créé, en partie hérité de cette armée.
Le meilleur maréchal est, sans aucun doute pour moi, Davout. Il avait un sens tactique égal peut être supérieur à celui de Napoléon. Son sens stratégique, on ne le connaîtra jamais, puisqu\’il n\’a jamais pu l\’exercer. Suchet avait également de très grandes capacités, non seulement militaires, mais également humaines. Ce n\’est pas pour rien que les Espagnols ont envoyé une délégation pour ses obsèques ! Par cette humanité, les régions qu\’il dirigeait ont échappé aux horreurs du reste de l\’Espagne. Pour les autres, c\’est plus difficile, parce qu\’ils ont été très bons à certains moments, mais catastrophiques à d\’autres. Massena, sûrement, Soult également. On remarque également que, plus ils deviennent riches, moins ils ont envie de faire la guerre, et moins ils sont efficaces.
Du côté coalisé, pour les Britanniques : Nelson, évidemment, Moore et Wellington. Pour les Autrichiens, l\’archiduc Charles, sans aucun doute. Pour la Russie, Bagration, Barclay de Tolly et Koutousov. Pour la Prusse, Scharnhorst – qui n\’a pas pu le montrer, mais qui a créé l\’armée prussienne – Gneisenau et Blücher.\»
(D.T.): \»Buena pregunta, pero difícil. Lo positivo de la reconstrucción es, obviamente, este tipo de \»arqueología experimental\». Ayuda a comprender mejor la forma en que vivíamos en ese entonces. Pero al mismo tiempo, ¿podemos vivir hoy como hace 200 años? ¡Ninguno de nosotros tiene la constitución para recorrer cientos de kilómetros con los zapatos de la época! Estos hombres cruzaron Europa por miles a pie, de Francia a España, de España a Austria, de Austria a Francia, de Francia a Rusia, etc.
La pregunta también es si queremos calidad o cantidad. Yo diría que no debes ser demasiado exigente (puedes tolerar algunos errores), pero que haya un mínimo de seriedad, un \»nivel mínimo\».
(E.R.B.): Le monde de la reconstitution napoléonienne a une longue tradition dans des pays comme la France, la Russie ou l\’Angleterre. En Espagne, nous avons également quelques groupes de reconstitution, petits mais enthousiastes. Quels aspects positifs mettriez-vous en évidence dans le monde de la reconstitution historique? Pensez-vous qu\’il vaut mieux privilégier à tout moment une fidélité historique rigoureuse ou que vous devez essayer d\’accommoder tous ceux qui vous intéressent même si leurs uniformes ou armements ne sont pas des répliques parfaites?
(D.T.): \»Bonne question, mais difficile. Ce qu\’il y a de positif dans la reconstitution, c\’est évidemment cette sorte \»d\’archéologie expérimentale\». Cela aide à mieux comprendre la façon dont on vivait à l\’époque. Mais en même temps, peut-on vivre de nos jours comme il y a 200 ans ? Plus personne d\’entre nous n\’a la constitution pour faire des centaines de kilomètres avec les chaussures de l\’époque ! Ces hommes ont par milliers traversé l\’Europe à pied, de France en Espagne, d\’Espagne en Autriche, d\’Autriche en France, de France en Russie, etc…
La question est aussi de savoir si on veut la qualité ou la quantité. Je dirais qu\’il ne faut pas être trop pointilleux (on peut tolérer certaines erreurs), mais qu\’il y a un minimum de sérieux, un \»service minimum\».
(D.T.): \»Para el bicentenario, recuerdo tres grandes momentos: Borodino 2012, Leipzig 2013 Waterloo 2015. En los dos últimos casos, tuvimos casi 6.000 recreadores. En Borodino, el día de la recreación, había más de 100.000 espectadores, ¡quizás el doble! Honestamente, no creo que volvamos a pasar por esto. Quizás los que vean el 250 aniversario de estos eventos…\»
(D.T.): \»Pour le bicentenaire, je retiens trois grands moments : Borodino 2012, Leipzig 2013 Waterloo 2015. Dans les deux derniers cas, on avait près de 6.000 reconstitueurs. À Borodino, le jour de la reconstitution, il y avait plus de 100.000 spectateurs, peut-être le double ! Honnêtement, je ne crois pas que nous vivrons encore cela. Peut-être ceux qui verront le 250e anniversaire de ces événements…\»
Dominique Timmermans (01/09/1959), teniente-coronel (R) del ejército belga, diplomado en Filología románica y en Estudios europeos por la Universidad católica de Lovaina y con una trayectoria profesional de más de 20 años como traductor, registrador de derechos y como autor/historiador/conferenciante independiente.
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Imágenes:
a) – http://napoleon-monuments.eu/Napoleon1er/Seville.htm#Madrid
b) – http://napoleon-monuments.eu/Napoleon1er/Gerone.htm
c) – http://napoleon-monuments.eu/Napoleon1er/Gerone.htm
d) – https://www.lepoint.fr/histoire/rouen-la-resistance-enfle-contre-le-deboulonnage-de-napoleon-ier-19-09-2020-2392629_1615.php#
e) – http://napoleon-monuments.eu/ACMN/Restaurations2012.htm?fbclid=IwAR0HrzSvfu8aAj9G2ONf5_vczQbobaw5I303fWjOqJ9g4F_zfFd68cwvBoI
f) – http://napoleon-monuments.eu/Napoleon1er/18090521-22Aspern.htm